Les batteries des véhicules électriques sont-elles recyclables ?
En 2027, on estime que 50 000 tonnes de batteries de véhicules électriques seront à recycler (1) ! Cependant, de nombreuses idées reçues avancent que les batteries des véhicules électriques ne se recyclent pas ou très mal, ce qui rendrait leur utilisation plus polluante que les véhicules thermiques (essence ou diesel). Mais en réalité, qu’arrive-t-il vraiment aux batteries en fin de vie ?
Qu’est-ce qu’une batterie électrique ?
Les batteries sont un élément clé des véhicules électriques, puisqu’elles alimentent le moteur et garantissent son autonomie. Les batteries les plus populaires sur le marché sont les batteries lithium ion. Elles équipent aujourd’hui la plupart des véhicules électriques. Leur durée de vie est comprise entre 8 et 10 ans.
Une législation bien précise
Le recyclage des batteries est très réglementé en Europe. Il y a d’abord le Registre National des Piles et Accumulateurs, géré par l’ADME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), qui répertorie toutes les opérations des organismes de recyclage agréés. Puis d’autre part, tous les constructeurs européens de véhicules électriques qui sont tenus de recycler leurs batteries. Une exigence établie non seulement par la directive européenne 2006/66/CE, mais également par l’article R543-130 du code de l’environnement (2). En France, la législation prévoit aujourd’hui un taux de recyclage d’au moins 50% de la masse totale d’une batterie lithium ion.
Les acteurs du recyclage
Lorsqu’une batterie est trop usée pour être réutilisée, elle est envoyée dans une usine de recyclage. Il en existe plusieurs en France et en Europe. Par exemple, en France, la SNAM (Société Nouvelle d’Affinage des Métaux), est une société spécialisée dans la collecte et le recyclage des batteries. En Europe, la plus grande usine se nomme Hydrovolt et est implantée en Norvège.
Comment sont recyclées les batteries des véhicules électriques ?
Les batteries des véhicules électriques ont beau être recyclables à l’infini, elles doivent pour cela subir un processus bien spécifique. Une fois la batterie déchargée, les couches de feuilles plastique et d’aluminium qui recouvrent ses cellules sont retirées. Celles-ci constituent le cœur de la batterie. Puis, un affinage permet grâce à de nombreux procédés mécaniques et chimiques, d’obtenir des matières premières, sous forme de poudre et de lingots. C’est une opération délicate et dangereuse au contact de pièces toxiques et hautement inflammables. Cependant, grâce à ces procédés, le taux de recyclage des batteries au lithium atteint aujourd’hui plus de 65 % en France !
Le recyclage, quel intérêt ?
Le recyclage a deux principaux avantages, l’un plutôt écologique et l’autre économique. D’un point de vue écologique, certains métaux rares sont récupérables jusqu’à 90% comme le lithium, le cobalt, le nickel ou encore le cuivre. Leur récolte, pourrait aider à réduire la demande mondiale en 2040 de 25 % pour le lithium, 35 % pour le cobalt et le nickel et 55 % pour le cuivre, selon un rapport de l’Institut des futurs durables (ISF) à l’Université de technologie de Sydney, en Australie. Cela permettrait également de réduire les rejets en CO2 dus au processus de production et à leur importation dans l’Union Européenne.
D’un point de vue économique, la maximisation du recyclage pourrait réduire les coûts des véhicules électriques sur le long terme. En effet, celui-ci permettrait de diminuer la demande de lithium, de cobalt et de cuivre. Une moindre dépendance envers les fournisseurs permettrait aux constructeurs automobiles de réduire leurs coûts de production, diminuant ainsi le prix à l’achat.
Le recyclage des batteries électriques apparaît ainsi comme un enjeu économique et environnemental essentiel pour une révolution automobile verte réussie.
Source (1) : Le Parisien
Source (2) : entreprises.gouv.fr