
Énergie solaire : et si vos panneaux photovoltaïques chauffaient votre piscine ?
Publié le 20/05/2025
Dernière mise à jour le 26/05/2025 à 11:39
Publié le 17/06/2025
Fin 2024, la puissance du parc solaire photovoltaïque a atteint 25,3 GW en France et représentait 5,2 % de la consommation électrique du pays. Afin de mieux comprendre l’essor, mais également l’impact environnemental des panneaux solaires, revenons en détail sur leur fabrication et l’intégralité de leur cycle de vie.
Si capital soit-il pour le développement des énergies renouvelables, le panneau photovoltaïque est un produit industriel dont l’impact environnemental ne peut être totalement neutre.
Depuis plusieurs années déjà, la production de cellules photovoltaïques est principalement chinoise, une tendance qui s’explique pour deux raisons principales.
La Chine possède un réel savoir-faire
Et pour cause : elle a fait le choix de se tourner vers cette énergie dès le début des années 2000. Une expérience et une expertise qui continuent de porter leurs fruits.
Une matière première présente en abondance
La silice, qui permet d’obtenir le silicium dont 90 % des panneaux solaires photovoltaïques sont composés, est en effet disponible en grande quantité en Chine.
Complexe, la fabrication des panneaux solaires se réalise en plusieurs étapes particulièrement énergivores, dont celle de la fabrication du silicium. Ironie du sort, malgré un réseau électrique de plus en plus vert, les usines chinoises sont encore très rarement équipées de panneaux photovoltaïques.
Une réalité qui tend peu à peu à se nuancer :
Le transport des panneaux solaires de Chine, jusqu’en France, se fait généralement par bateaux. Tout comme de nombreux modes de transports, ces derniers émettent du CO2. La matière première servant à fabriquer les cellules photovoltaïques venant de Chine, les émissions liées à son transport devraient également être prises en compte, même en cas de fabrication/assemblage des panneaux solaires sur le sol français.
Les panneaux solaires ont, en moyenne, une durée de vie de 25 à 30 ans. Durant cette période, 80 % de leur puissance initiale est garantie par les constructeurs. En d’autres mots : ils peuvent continuer à fonctionner bien au-delà ! On considère qu’un panneau photovoltaïque bien entretenu peut avoir, en moyenne, une durée de vie de 40 ans.
Après plusieurs décennies de fonctionnement, les panneaux solaires en fin de vie nécessitent un traitement particulier.
Un panneau solaire est composé d’un cadre (en aluminium), de verre (environ 80 % du panneau), de cellules photovoltaïques en silicium cristallin (extrait du quartz ou du sable), d’un film plastique et de connexions diverses (en argent et cuivre).
Quid des terres rares ?
Elles sont dans nos batteries, les écrans de nos téléphones portables ou encore, nos véhicules hybrides : les terres rares, et tout particulièrement leur extraction, sont considérées comme extrêmement polluantes. Elles n’entrent pourtant que très rarement dans la composition des panneaux photovoltaïques.
Qu’ils aient été construits en Europe ou en Chine, les panneaux solaires se recyclent entre 95 et 99 %.
Pour ce faire, chaque élément est séparé.
Si le plastique ne peut être recyclé, l’argent et le cuivre sont fondus et réutilisés.
Qui gère le recyclage ?
Pour ce faire, des filières de recyclage se sont développées en France. Agréé par les pouvoirs publics pour la collecte et le traitement des panneaux photovoltaïque usagés, l’éco-organisme Soren est financé grâce à l’éco-participation. En France, les fabricants, les importateurs et les distributeurs versent une redevance. Cette dernière est fixée en fonction de la technologie du panneau et de son poids. Ainsi, des points de collecte gratuits ont pu être mis en place partout en France.
On établit le bilan carbone d’une activité en fonction de ses émissions de gaz à effet de serre, qu’elles soient directes ou indirectes. Établir le bilan carbone d’un panneau photovoltaïque revient de ce fait à considérer ces émissions depuis sa fabrication, à son cycle de vie, en passant par son transport et bien évidemment, à la manière dont il est traité à la fin de sa vie.
L’unité créée par le GIEC pour l’évaluer est le eqCO2. Plus il est élevé, et plus l’impact de l’activité est néfaste à l’environnement. D’après un rapport du GIEC, un kWh produit par un panneau photovoltaïque sur toiture émet environ 41 geqCO2 par kWh.
Selon ce même rapport :
Faut-il en conclure que le nucléaire est plus écologique que le photovoltaïque ?
Ce serait sans compter tous les déchets problématiques associés à cette énergie fossile. Aujourd’hui encore, le traitement des déchets nucléaires continue de poser souci. Sans oublier le problème environnemental associé à l’extraction de l’uranium et aux accidents nucléaires, des catastrophes écologiques de grande envergure.
Un bilan malgré tout positif pour le solaire.
C’est sur ce point précis que l’on peut réaliser les limites du bilan carbone : derrière des chiffres engageants peut aussi se cacher un bilan écologique beaucoup moins positif. En conséquence de quoi, le solaire reste une option éco responsable à développer chez les particuliers, comme au sein des collectivités et des entreprises. D’autant plus qu’au cours de sa vie, un panneau photovoltaïque permettra de produire une quantité d’énergie bien supérieure à celle utilisée pour sa fabrication.
Dans sa feuille de route Comment mener la filière photovoltaïque vers l’excellence environnementale ?, l’ADEME évoque les impacts environnementaux mineurs de l’énergie photovoltaïque, tout en proposant des pistes pour les réduire davantage. Le but ? Créer une filière exemplaire.
Également impliqués dans la transition écologique, les fabricants sont invités à améliorer la fabrication des produits photovoltaïques et notamment, à utiliser moins d’eau et moins d’énergie lors de cette dernière. Leur rôle est de limiter autant que faire se peut l’utilisation des composants polluants, mais aussi d’optimiser la conception de manière à faciliter le démontage futur des panneaux en fin de vie.
La mise en avant de matériaux recyclables à l’infini (aluminium, verre), la réduction de polymères non recyclables et de résines synthétiques permettront d’envisager, à terme, des panneaux plus écoresponsables.
Source : ADEME – Comment mener la filière photovoltaïque vers l’excellence environnementale ? (publication de 2021, mise en ligne avril 2025)
S’il est performant, le recyclage des panneaux photovoltaïques est également à améliorer :
Alternative prometteuse aux énergies fossiles, les panneaux photovoltaïques ont un rôle à jouer dans la transition énergétique. Si leur fabrication, leur transport et leur recyclage restent énergivores, ils tendent peu à peu à être améliorés. Cela, sans compter évidemment le perfectionnement de leur rendement. Les recherches en cours cherchent notamment à remplacer les cellules en silicium par des cellules à pérovskites afin d’atteindre une meilleure efficacité énergétique.